Mon burn-out, ma renaissance vers la sophrologie
Publié par FF380052 le
Mon burn-out, ma renaissance vers la sophrologie
Qu’est ce que le burn-out ? Quelles en sont les conséquences ? Comment suis-je sortie de cette épreuve il y a quelques mois, avant de me reconvertir vers la sophrologie ? Je te parle dans ce nouvel article de blog de mon parcours, d’ancienne sage-femme à désormais sophrologue et hypnothérapeute sur Grenoble et Meylan.
Le burn-out, qu’est ce que c’est ?
Informations générales
Définition
Le burn-out est défini comme le syndrome d’épuisement professionnel, c’est donc un trouble qui se rencontre dans le monde du travail. On parle d’épuisement à la fois physique, mental et émotionnel, qui résulte généralement d’un investissement prolongé et excessif dans son travail, en lien avec des conditions ou situations de travail exigeantes émotionnellement.
Les étapes
On décrit classiquement 3 étapes dans la survenue du burn-out :
- Epuisement physique et émotionnel : la personne se sent surchargée et a du mal à accomplir ses tâches dans son travail;
- Dépersonnalisation : le travailleur devient cynique, manque d’empathie, et ne trouve plus goût à son travail. Il n’a dès lors plus envie de s’investir, et prend de la distance avec ses collègues et ses clients. Il est comme coupé de ses ressentis corporels et émotionnels.
- Diminution de l’accomplissement personnel au travail : la perte de sens dans les tâches à réaliser prend de l’ampleur, et le travailleur se trouve en total désaccord avec ce qui l’animait au départ dans son travail, et ce qu’on lui demande de faire aujourd’hui.
Les conséquences d’un burn-out
Réduit en cendres
Un burn-out, qu’on peut littéralement traduire par ”réduit en cendres”, c’est donc lorsqu’un individu se retrouve consumé par un stress ou un mal-être professionnel.
Les symptômes
Ce syndrome peut parfois de multiples conséquences :
- Emotionnelles : anxiété, irritabilité, hypersensibilité, troubles de la mémoire ou de l’attention, doutes sur ses compétences, dévalorisation…
- Comportementales : repli sur soi, isolement social, agressivité, addictions….
- Physiques : fatigue extrême, troubles du sommeil, lombalgies, troubles digestifs…
Des conséquences graves
Un burn-out peut aller jusqu’à engendrer une dépression sévère, des idées noires ou même des tentatives de suicide, c’est pour cela que ce n’est jamais à prendre à la légère et qu’il faut consulter un professionnel de santé afin de se faire aider !
Le lit de mon burn-out
J’étais sage-femme
Les conditions de travail
Mon burn-out est survenu lorsque j’exerçais dans un grand hôpital en tant que sage-femme (si tu veux en savoir un peu plus sur mon parcours, je t’invite à lire cet article de blog). Les valeurs liées à ce poste s’effritaient déjà depuis quelques mois, avec des conditions de travail assez extrêmes durant mes gardes qui me faisaient devenir maltraitante malgré moi avec mes patientes en suites de couches ou en salle d’accouchement.
Violences gynécologiques et obstétricales
On parle beaucoup en ce moment des violences gynécologiques que subissent certaines patientes, que ce soit au cours de consultations en libéral ou bien à l’hôpital. J’aurai l’occasion de revenir dessus dans un prochain article de blog, mais ces violences sont le plus souvent (et heureusement) involontaires de la part des soignants ! Mais à courir toujours après le temps, le manque de moyens et de personnel, les gestes peuvent se faire plus brusques, les dires plus maladroits, les informations plus vite données…
Mes symptômes
Et cette situation engendrait chez moi une véritable souffrance, je pleurais très souvent en fin de garde, frustrée de ne pas avoir pu accompagner les couples comme je l’aurai voulu !
Les idées noires n’ont pas tardé à apparaître, même mon temps personnel chez moi était miné par la perspective de devoir reprendre le travail prochainement. Ce stress quotidien que je ressentais m’envahissait de plus en plus, altérait ma sensibilité aux durs événements qui rythmaient mes gardes (violences conjugales, précarité extrême des mères, mort in utéro des bébés …) : je commençais à expérimenter sans le savoir le phénomène de dépersonnalisation cité un peu plus haut. Jour après jour, aller au travail devenait une torture, et je me détachais de ce qui faisait auparavant de mon métier une vocation.
Mon départ du métier de sage-femme
Peu de soutien
Ce qui a été le plus difficile dans cette descente aux enfers, c’est le peu de soutien de mon équipe. Car à l’époque, entre collègues, on n’en parlait peu et chacune souffrait en silence. Ce n’est que quelques semaines plus tard que j’ai appris que ce que je vivais au quotidien, mes collègues le vivaient également ! Comme cela m’aurait aidé, je pense, de savoir que je n’étais pas seule…
La réaction de ma hiérarchie
Quand bien même un médecin du travail de l’hôpital a lancé un signal d’alarme en me disant que je ne pouvais absolument pas continuer comme cela, ma hiérarchie ne m’a jamais écouté, induisant même que j’étais faible de réagir comme ça et que ce métier n’était pas fait pour moi si je réagissais si mal au stress. Comment un individu normalement constitué pourrait subir ce stress sans s’épuiser, sans se sentir mal ?
Devenir aigrie
Le comportement de certaines de mes collègues sage-femme me revenait en tête, une attitude mécanique que je prenais pour de l’aigreur à force de faire ce métier pendant des années. C’est une attitude qu’on prête souvent aux médecins qui ne se préoccupent pas vraiment de leurs patients, mais si c’était juste pour certains d’entre eux une forme de dépersonnalisation, où pour se protéger de son mal-être on se coupe de ses ressentis émotionnels ?
Quitter mon travail de sage-femme était mon seul échappatoire, ma seule issue, pour ne pas sombrer davantage.
Ma renaissance vers la sophrologie
Quoi faire ?
Sophrologie
Rapidement après la fin envisagée de mon contrat, l’idée de me détourner du médical m’a conduit vers une activité que je connaissais déjà un peu : la sophrologie. La sophrologie, c’est une discipline que je pratiquais sans trop le savoir dans les cours de préparation à la naissance que je dispensais aux couples.
Etre libre
La perspective de pouvoir accompagner de manière totalement personnalisée les personnes me consultant, de prendre le temps de répondre à leurs besoins, d’être libre dans mon activité en terme de conditions de travail correspondaient pleinement aux valeurs que je souhaitais respecter dans mon activité professionnelle. Même si le monde de l’auto-entreprenariat était totalement inconnu pour moi, qu’il me faisait sortir de ma zone de confort, j’étais trop mal pour pouvoir continuer sur la voie du métier de sage-femme.
Ma formation en sophrologie
Premier confinement
Cette période après la fin de mon contrat a coïncidé avec le premier confinement, en mars 2020 : c’était pile poil ce qu’il me fallait pour prendre le temps de me reconstruire émotionnellement, de me ressourcer, sans sollicitation extérieure. Ce confinement a été très difficilement vécu par une grande partie de la population, mais pour moi cette période a été une véritable bénédiction ! Il m’a permis de me former auprès de l’école de sophrologie de Catherine Aliotta, d’avoir un vrai but, de m’occuper sans avoir trop le temps de m’apitoyer sur moi-même.
Les conséquences du burn out
J’ai eu de longs mois encore après mon départ de l’hôpital des troubles du sommeil (mes nuits étaient ponctuées de longues insomnies après avoir rêvé de la maternité, encore et toujours), un manque d’entrain à pratiquer des activités que j’adorais auparavant… mais petit à petit j’ai remonté la pente, grâce au soutien de mes proches, de leur amour et de ma motivation à devenir sophrologue.
Des regrets ?
Aujourd’hui je ne regrette pas d’avoir traversé ses épreuves, car mon parcours a fait de moi ce que je suis désormais : une jeune femme consciente de ses valeurs, de la dure réalité de la vie, et cela m’a permis de gagner une force que j’aurai peut-être mis des années à acquérir ! Vous accompagner dans vos propres chemins de vie, grâce à la sophrologie et tout récemment à l‘hypnose clinique, est une chance incroyable pour moi pour réinvestir toutes mes compétences et qualités de mes années de sage-femme.
Sortir du burn-out
Avoir un projet
Pour résumer mon expérience, qui m’est propre car chacun peut avoir un vécu différent, ce qui m’a le plus aidé dans la traversée de mon burn-out c’est le fait d’avoir un projet et du soutien. Un projet professionnel qui m’animait, qui me permettait de réutiliser tout ce que j’avais appris au cours de mes études de sage-femme, qui me permettait d’aider les personnes tout en m’épanouissant. Le soutien de mon entourage, qui ne m’ont pas laissée tomber et qui m’ont aidée à aller de l’avant tout en me laisser avancer à mon rythme.
Donner du sens à son travail
Travailler sans y trouver du sens, c’est souvent le point de départ d’un mal-être et d’un potentiel burn-out : réinvestir ses compétences et ses qualités en cherchant un autre moyen de travailler est essentiel pour l’équilibre de chacun, et je souhaite à quiconque traversant un burn out d’avoir l’opportunité de trouver sa voie, dans laquelle il se sentira pleinement en harmonie avec lui-même.
Au plaisir de vous accompagner,
Camille
Vous avez des questions concernant le burn-out, ainsi que mes accompagnements en hypnose, ou en sophrologie ? N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez en savoir plus. Lisez également mes articles précédents sur :
- les outils utilisés lors d’une séance de sophrologie, ainsi que le principe des visualisations
- la gestion grâce à la sophrologie des phobies, de la colère ou des crises d’angoisse
- l’intérêt d’un accompagnement en sophrologie pour écrire son projet de naissance, ou pour trouver son équilibre durant le post-partum
- l’intérêt d’un accompagnement en sophrologie pour se sentir libre au quotidien !
- l’importance de l’entraînement en sophrologie
- la possibilité de recourir au visio pour un accompagnement en sophrologie
- le déroulement d’une séance de sophrologie pour mieux appréhender un accompagnement
- la complémentarité de la naturopathie et de la sophrologie pour prendre en charge les troubles gynécologiques féminins comme le SOPK : interview de Marie Cheruy