Dépression post-partum, 2/3 – La prise en charge

Publié par FF380052 le

Dossier dépression du post-partum, 2/3

Je continue sur ma lancée avec une série d’articles dédiés à la dépression post-partum ! La dernière fois, nous avons parlé des généralités et du diagnostic. Je vais maintenant aborder dans ce 2e article les différentes pistes de prise en charge de cette pathologie loin d’être anodine !  Je vous livre ici mon expérience de sage-femme et de sophrologue sur Grenoble !

 

Une pathologie à ne pas prendre à la légère …

La difficulté de poser le diagnostic

Poser le diagnostic de la dépression du post-partum peut s’avérer compliqué, avant tout parce que les femmes se confient souvent peu sur les difficultés rencontrées. On retrouve fréquemment la notion de culpabilité dans la dépression du post-partum : ”pourquoi est-ce que je ressens autant de tristesse alors que j’ai tout pour être heureuse ?” ‘”j’ai l’impression d’être une mauvaise mère, de ne pas savoir m’occuper de mon bébé, il mérite mieux”; …

Les personnes proches ne sont donc souvent pas au courant de la détresse dans laquelle peuvent se retrouver certaines femmes.  De même, les soignants sont peu informés sur le sujet, ou alors n’osent peut-être pas aborder ou poser des questions lors de consultations avec ces femmes après leur accouchement. C’est pour cela que je trouve très pertinent le petit questionnaire mentionné dans mon article précédent,

Les conséquences de la dépression post-partum

Pourquoi ai-je dit que la dépression du post-partum pouvait être particulièrement grave dans mon précédent article ? Car non traitée, cette dépression peut conduire à des situations parfois dramatiques :

  • Perturbation du lien d’attachement mère-bébé, c’est un lien qui se construit justement au cours des premières semaines !
  • L’abandon par la mère du domicile, du fait de son incapacité (plus précisément l’impression qu’elle en a !) à ne pas pouvoir s’occuper de son bébé
  • Les peurs pulsionnelles : il s’agit de peurs, de pulsions même, de faire du mal à son bébé : cela peut-être de le secouer, de le laisser tomber, … c’est souvent ce signe là qui fait peur aux mères, et qui les incite à consulter un professionnel !
  • Le suicide maternel, ou parfois même l’infanticide … on parle bien sûr de situations rares, mais une dépression post-partum non traitée peut réellement aboutir à ces drames !

Prendre en charge la dépression post-partum

La prise en charge doit donc être immédiate, on l’a vu c’est une situation d’urgence à ne pas banaliser ! Cela passe en général par un suivi psychologique, plus ou moins la mise en place d’un traitement médicamenteux par antidépresseurs ou anxiolytiques. Cela nécessite donc que la femme consulte un professionnel de santé, qui l’oriente notamment vers une équipe médicale spécialisée. Pourtant on l’a vu, poser le diagnostic n’est hélas pas une chose aisée …

Souvent, c’est le médecin traitant ou la sage femme qui repère dans le discours de la femme des signes qu’une dépression post-partum est peut-être en train de s’installer … cela peut bien sûr être également le rôle du conjoint ou de l’entourage !

La prise en charge est souvent multi-disciplinaire, et peut même aller jusqu’à l’hospitalisation de la mère quand elle est jugée nécessaire ! Il existe effectivement des structures spécialisées en France, qui permettent notamment d’accueillir le bébé également, pendant plusieurs semaines. On appelle ces structures des unités mère-enfant, mais il y a très peu de places en France !

 

Les autres pistes de prise en charge de la dépression post-partum

L’importance de l’entourage dans la dépression post-partum

Outre la prise en charge médicalisée et psychologique, la présence de l’entourage aura toute son importance !

On entend souvent le proverbe africain ”il faut tout un village pour élever un enfant”. Auparavant, ou encore actuellement dans certaines cultures, les couples vivaient au sein de leur famille. Ils bénéficiaient ainsi du soutien et de l’expérience de leurs parents, grands-parents, oncles et tantes … au sein de leur foyer ! Mais de nos jours, la plupart des couples vivent en dehors du foyer familial, à plus ou moins grande distance, et n’ont donc pas directement ce soutien.

Ce soutien, il peut s’incarner tout simplement par une écoute : souvent, les femmes qui souffrent de dépression post-partum manquent justement d’une oreille attentive et bienveillante vers laquelle se tourner pour confier les difficultés rencontrées après la naissance de leur enfant. L’entourage a aussi un rôle important pour aider et alléger la charge des parents : garder l’enfant, faire du ménage, apporter des repas … c’est une aide que je conseille d’ailleurs aux femmes d’anticiper avant la naissance de leur enfant !

La préparation anté-natale

Je ne le répète jamais assez : en France, la préparation à la naissance classique aborde beaucoup les thèmes de l’accouchement, de l’allaitement également. Mais le post-partum est finalement assez peu évoqué avec les couples !

J’en parlerai dans un prochain article, où je donne mon avis sur ce tabou qui s’est levé autour des difficultés que les femmes peuvent rencontrer dans cette période si particulière qui suit la naissance. On en parle de plus en plus entre femmes, sur les réseaux sociaux notamment, et c’est tant mieux ! Mais parfois peut-être trop à l’extrême … Le post-partum, il peut être vécu comme difficile, mais il peut aussi très bien se passer !

Bref, de mon expérience de sage-femme et de sophrologue, je trouve quand même que plus on en parle, plus on prépare les femmes à organiser l’après accouchement, et mieux cette période est vécue. Cette organisation anté-natale, cela peut être par exemple d’organiser des visites pour le post-partum, de remplir son congélateur avec des petits plats, de trouver des moyens de garde autour de soi … on peut aussi se préparer mentalement au post-partum, avec la sophrologie !

Les bienfaits de la sophrologie

La sophrologie, ou bien sûr d’autres disciplines du bien-être, permet d’aborder d’une autre manière les situations de la vie, de poser une autre intention sur ce qui peut être vécu. Pour le sujet qui nous concerne ici, le post-partum, je propose des exercices de relaxation et de visualisation positive qui peuvent aider à :

  • Se recentrer sur soi-même. Pour pouvoir prendre soin des autres et de son bébé, il faut avant tout savoir prendre du temps pour soi.
  • Lâcher-prise par rapport aux conseils de son entourage. Je ne cesserai jamais de le dire, il n’y a pas qu’une seule bonne façon de s’occuper de son bébé ! Il s’agit alors d’écouter son instinct et de s’adapter à son propre rythme et à celui de son bébé. Il est primordial de prendre du recul face aux recommandations autour de soi.
  • Nouer un lien avec son bébé. Le coup de foudre pour son bébé n’est pas toujours automatique, et c’est normal ! Il ne faut pas culpabiliser de prendre le temps de rencontrer et découvrir ce petit être.
  • Retrouver un sommeil de qualité. Le sommeil d’un bébé peut mettre du temps à se réguler, tout comme celui des mamans qui est souvent très perturbé durant cette période. J’aide les femmes à s’adapter à ces changements, et retrouver un sommeil réparateur.
  • Accepter les changements de son corps. Une grossesse dure 9 mois, et il faut bien autant de temps voire plus au corps pour s’en remettre ! Le corps d’une femme qui a eu un bébé ne peut plus être le même car il a accueilli la vie ! Ces changements, il faut donc les accepter afin d’être plus épanouie dans son corps.
  • Avoir confiance en ses capacités de mère, retrouver une bonne estime de soi dans ce tout nouveau rôle, trouver un équilibre avec sa vie de femme !

Cette préparation mentale en sophrologie, je conseille de la commencer dès la grossesse, pour mieux encore une fois anticiper les éventuelles difficultés. Une fois son bébé né, il est souvent difficile de trouver le temps d’aller consulter !

 

En conclusion

On l’a vu dans cette 2eme partie d’article, la dépression post-partum peut avoir des conséquences particulièrement graves et n’est pas à prendre à la légère. La prise en charge est psychologique, voire médicamenteuse, et peut mener à une hospitalisation longue. A mon sens, la meilleure des prises en charge demeure la prévention en anténatale, en se préparant peut-être mentalement à d’éventuelles difficultés, en s’entourant, en comprenant qu’il est tout à fait normal de demander de l’aide quand on se sent dépassée.

Et vous, qu’en pensez-vous ? SI vous avez déjà eu un ou des enfants, vous êtes vous reconnue dans certaines difficultés ? Aviez-vous pu demander de l’aide autour de vous ?

Au plaisir d’échanger avec vous sur le sujet,

Camille

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camille carrel logoJe suis Camille, ancienne sage-femme et désormais sophrologue et hypnothérapeute sur Grenoble !

J’accompagne les femmes vers leur mieux-être, vers une naissance sereine et une sexualité épanouie.

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