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Spécialiste de la périnatalité et de la gynécologie, ancienne sage-femme

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L’utilité des touchers Vaginaux durant la grossesse et l’accouchement : Nécessité, ou pratique inutile ?

Les touchers vaginaux sont un sujet souvent évoqué et parfois controversé dans le cadre du suivi de la grossesse et de l’accouchement. En France, comme dans de nombreux pays, ces examens sont fréquemment pratiqués par les sages-femmes ou gynécologues pour évaluer l’évolution de la grossesse et du travail. Mais sont-ils vraiment ou toujours nécessaires ? Cet article explore l’utilité (ou non !) de ces touchers vaginaux durant la grossesse et l’accouchement, en mettant en lumière les avantages et les inconvénients de cette pratique.

 

touchers vaginaux grenoble

Qu’est-ce qu’un toucher vaginal ?

Un toucher vaginal (TV) est un examen effectué par un professionnel de santé, tel qu’un gynécologue ou une sage-femme. Il consiste à insérer un ou deux doigts dans le vagin pour examiner l’état du col de l’utérus. Cela permet d’évaluer plusieurs éléments essentiels comme la dilatation du col, la position du bébé et la souplesse du col utérin. Bien qu’il soit souvent pratiqué pendant la grossesse et au moment de l’accouchement, le toucher vaginal peut parfois être une source d’inconfort et de questions pour les futures mamans. Et à juste titre, car c’est examen est quand même très intime !

Je vous conseille de visionner la vidéo que j’avais réalisée il y a quelques années sur le sujet, avec un ballon de baudruche et une balle de ping-pong, afin de mieux visualiser ce qu’on évalue lors d’un toucher vaginal !

 

Les objectifs des touchers vaginaux en cours de grossesse

Durant la grossesse, les touchers vaginaux sont réalisés principalement pour surveiller l’évolution du col de l’utérus, en particulier dans les dernières semaines avant l’accouchement. Ces examens peuvent avoir plusieurs objectifs :

  1. Évaluer la dilatation du col
    L’un des principaux usages des touchers vaginaux en fin de grossesse est d’évaluer la dilatation du col de l’utérus. Cela permet de savoir si le travail a commencé et à quel stade il en est. Une dilatation de 1 à 2 cm indique souvent que le travail pourrait commencer dans les jours suivants.
  2. Surveiller la position du bébé
    Un toucher vaginal peut également permettre de vérifier la position du bébé, en particulier pour savoir s’il est tête en bas (position idéale pour l’accouchement) ou en siège. Cela peut influencer les décisions médicales concernant le type d’accouchement (par voie basse ou césarienne).
  3. Détecter une anomalie dans l’évolution de la grossesse
    Dans certaines situations, comme un risque de prématurité, un toucher vaginal peut être utilisé pour évaluer la longueur du col et détecter tout signe d’accouchement prématuré (col raccourci, présence de contractions…). Cela permet de mettre en place une prise en charge rapide si nécessaire.

Les touchers vaginaux lors de l’accouchement

Au moment de l’accouchement, les touchers vaginaux sont souvent effectués pour surveiller l’avancement du travail, particulièrement pour évaluer la dilatation du col et la progression de l’accouchement. Mais sont-ils toujours nécessaires ?

  1. Mesurer la dilatation et la progression du travail
    L’un des rôles essentiels du toucher vaginal durant le travail est de suivre l’évolution de la dilatation du col. Cela aide les professionnels de santé à déterminer si l’accouchement progresse correctement ou s’il est nécessaire d’intervenir (par exemple, avec une péridurale, un déclenchement ou une césarienne). En France, nous sommes restés dans la pratique d’un toucher vaginal par heure !
  2. Vérifier l’évolution de la position du bébé
    Le toucher vaginal permet également de vérifier si le bébé descend correctement dans le canal de naissance, et si sa tête s’engage dans le bassin. Ce type d’examen est souvent crucial pour prévenir des complications éventuelles et ajuster les positions de la future maman pour favoriser l’accouchement.
  3. Éviter les complications
    En cas de complications pendant l’accouchement, comme un col qui ne se dilate pas correctement ou un bébé qui reste bloqué dans le canal, les touchers vaginaux sont utiles pour intervenir rapidement.

Les Inconvénients des touchers vaginaux 

Un examen inconfortable

Bien que les touchers vaginaux puissent avoir un rôle important, on vient de le voir, il n’en demeure pas moins qu’ils sont souvent source de stress et d’inconfort pour les femmes enceintes. Certains inconvénients notables incluent :

  1. Inconfort et douleur
    Beaucoup de femmes trouvent les touchers vaginaux inconfortables, voire douloureux, surtout lorsqu’ils sont pratiqués de manière répétée. La zone est sensible, et l’examen peut devenir une source de stress supplémentaire durant une grossesse ou un accouchement déjà éprouvant. J’accompagne énormément de femmes qui souffrent par exemple de vaginisme (voir ci mon article sur le sujet), ces femmes auront énormément d’appréhension au sujet de ces touchers vaginaux !!
  2. Manque de respect de l’intimité
    Certaines femmes estiment que les touchers vaginaux répétés, surtout dans un contexte d’accouchement, peuvent empiéter sur leur intimité. Cette pratique peut engendrer un sentiment de malaise et d’intrusion, surtout si elle est effectuée sans explication préalable.
  3. Risque de complications inutiles
    Les touchers vaginaux, s’ils sont effectués fréquemment ou de manière trop intrusive, peuvent également augmenter le risque d’infections. La barrière naturelle du col de l’utérus protège contre les bactéries, mais un toucher vaginal mal effectué ou trop fréquent peut compromettre cette défense naturelle, notamment en cas de rupture de la poche des eaux. A force de trop y toucher, on peut également au cours de la grossesse venir induire des modifications du col !
  4. Stress psychologique
    Le stress lié aux touchers vaginaux fréquents peut également avoir un impact négatif sur la progression du travail. Certaines études suggèrent que l’angoisse engendrée par ces examens peut ralentir l’évolution du travail et rendre l’accouchement plus difficile. Souvenez vous, on avait parlé dans un précédent article de l’ocytocine, l’hormone clé des contractions mais qui est hélas timide ! La pratique des touchers peut tout à fait empêcher la bonne sécrétion de cette hormone, et donc ralentir le dérouler du travail.

Alternatives aux touchers vaginaux

Pour les femmes qui souhaitent éviter les touchers vaginaux durant leur grossesse ou leur accouchement, ou en tout cas les espacer le plus possible, plusieurs alternatives sont possibles, sous certaines conditions :

  1. L’Observation clinique
    Les professionnels de santé peuvent surveiller la progression du travail en se basant sur des critères cliniques autres que les touchers vaginaux, comme la fréquence des contractions et l’évolution du col par échographie. Ou tout simplement en observant le comportement de la femme (ses postures, sa manière de respirer, la forme de son bassin …) !
  2. Les Méthodes naturelles de suivi du travail
    Certaines femmes choisissent d’accoucher dans des environnements où les touchers vaginaux sont pratiqués moins fréquemment, comme dans les maisons de naissance ou avec des sages-femmes indépendantes. Ces pratiques privilégient l’observation du corps et la gestion du travail par des méthodes naturelles.
  3. Le consentement éclairé
    Dans tous les cas, il est essentiel que les femmes donnent leur consentement éclairé pour chaque toucher vaginal. Les professionnels de santé doivent expliquer la raison de chaque examen et respecter les souhaits des patientes, en les informant des risques et des bénéfices. C’est hélas quelque chose que j’ai vu bien fréquemment au cours de mes années d’exercice de sage-femme en hôpital : la plupart des femmes ne savent même pas ce qui est recherché au cours de ce geste pourtant intime et invasif.

Conclusion : Les touchers vaginaux, nécessité ou abus ?

Les touchers vaginaux sont un outil précieux dans le suivi de la grossesse et l’accompagnement de l’accouchement, mais ils ne sont pas exempts de critiques et de controverses. Alors qu’ils peuvent être utiles pour évaluer l’état du col et la progression du travail, il est important que cette pratique soit réalisée avec respect et dans le respect des désirs de chaque femme. La clé réside dans le dialogue entre la future maman et les professionnels de santé, afin de trouver un équilibre entre la nécessité médicale et le confort de la patiente. Ainsi, une grossesse et un accouchement respectueux et sereins peuvent tout à fait se dérouler tout en minimisant les interventions invasives !

Pour rappel, ma formation en ligne « Préparation à l’accouchement & Sophrologie » est sortie, si vous souhaitez vous préparer et vivre sereinement votre enfantement à venir 😉 Pour plus d’informations, c’est par ici 😉 Et pour prendre rdv avec moi, c’est par là 😉

Camille Carrel, Sophrologue spécialisée en périnatalité, ancienne sage-femme

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